L’Assemblée nationale a reçu le 10 décembre 2024 le rapporteur et la rapporteuse de la mission d’évaluation “des politiques publiques pour favoriser l’accès à la culture des personnes en situation de handicap”, Monsieur Yannick Monnet et Madame Sophie Mette.
Démarche du rapport
Ils ont présenté, devant le Comité d’évaluation et de contrôle, les conclusions de leur enquête. Ils en tirent vingt-trois suggestions, organisées en dix thèmes principaux, qui viennent compléter, modifier ou inaugurer les initiatives et solutions déjà existantes pour favoriser l’accès à la culture.
Les thèmes abordés sont protéiformes, qu’ils concernent des lieux (par exemple des institutions telles que les musées, des lieux privés comme les cinémas…), les contenus culturels eux-mêmes (le livre, les contenus audiovisuels…) ou encore des outils en cours de développement ou à créer (le langage FALC, Facile À Lire et à Comprendre). Ce rapport résulte d’une démarche de consultation entreprise mi-2024, lors de laquelle divers acteurs de la filière cinéma ont été auditionnés, notamment des associations comme Ciné Sens.
Ce rapport suggère des solutions et outils d’accessibilité pour tout type de handicap : physiques, sensoriels, mais aussi cognitifs ou psychiques. Le rapport déplore par ailleurs que ces deux derniers types de handicap soient bien souvent laissés de côté. Il met en avant la pauvreté accrue de la population française en situation de handicap, qui représente selon la Fondation de France environ douze millions de personnes. Le rapport insiste également sur l’éloignement des lieux de culture et sur les difficultés d’accès à ces lieux par les personnes en situation de handicap, notamment celles domiciliées dans des territoires plus ruraux. Dans le cas des salles de cinéma, cette “double peine” est accentuée par le fait qu’une grande partie des salles accessibles est située dans les grandes villes.
Les secteurs du cinéma et de l’audiovisuel aussi concernés
Une mesure coercitive du Centre national du cinéma et de l’image animée s’applique depuis 2020 sur les producteurs afin de renforcer l’accessibilité des films : ils doivent les audiodécrire et les sous-titrer afin de pouvoir obtenir leur agrément.
Néanmoins, ce n’est pas parce que les versions adaptées sont réalisées que les cinémas ont les moyens matériels de les diffuser ou même qu’ils ont connaissance de leur existence. Ainsi, 30% des établissements de cinéma ne possèdent aucun dispositif pour les personnes sourdes et mal-entendantes. De même, seulement 59% des établissements proposent au moins une salle adaptée à l’audiodescription.
Le rapporteur et la rapporteuse font également état d’importants problèmes de communication entre les différents acteurs et actrices de l’audiovisuel et du cinéma, par exemple pour avoir les bonnes versions de films dans les salles équipées, et que ces informations soient transmises correctement aux spectateurs et spectatrices.
Néanmoins, le rapport ne souligne pas que des nœuds à dénouer : il relève les bonnes initiatives et la nécessité de les mettre en avant. L’exemple donné est celui du Marius de l’audiodescription, prix qui récompense l’audiodescription préférée d’un panel de juré∙es, parmi les œuvres en compétition dans la catégorie “meilleur film” aux César.
Vous pouvez en savoir plus sur ce rapport en allant consulter son compte-rendu, sa synthèse ou sa vidéo.